”Aller de l’avant face au dérèglement climatique: quel champ des possibles s’ouvre à nous?”

« Si vous continuez à faire ce que vous avez toujours fait, vous continuerez à avoir toujours les mêmes résultats » comme nous le disait Henri Ford.

Si nous transposons aux savoir-être, cela donne: « si vous continuez à être comme vous avez toujours été, vous continuerez à avoir toujours les mêmes résultats »

Les savoir-être sont la base de la relation à soi, à l’autre, à son environnement, aux êtres vivants en général. Ils sont clés dans une civilisation pour avancer…ou piétiner…

Nous vivons dans un monde en crise, berceau d’opportunités.

Aujourd’hui notre monde est en crise (crise environnementale, crise climatique, crise des ressources..), mot qui signifie « peur » en occident et « opportunité » en Asie.

Ajoutons à cela que le changement est synonyme de « perte » pour votre cerveau…vous comprendrez que ce dernier fera tout pour éviter le changement…et donc il freinera des quatre fers pour avancer vers un nouveau paradigme!

Qu’avez-vous envie de répondre à vos petits-enfants dans 20 ans quand ils vous demanderont: « Et toi, Mamie/Papy, qu’as-tu fait dans la période de transformation de 3ème type du 21ème siècle? »

Saisissons l’opportunité qui nous est donnée aujourd’hui de transformer nos actions, nos façons d’être vers un but commun: sauver les générations futures, sauver notre espèce, en adaptant nos comportements aux circonstances singulières de notre époque.

Nous n’avancerons qu’ensemble, unis vers un but commun, celui de sauver notre vaisseau spatial Terre.

Notre bien, gage de notre survie, est commun.

« La liberté de l’un s’arrête là où commence la liberté de l’autre ». Si je continue à me comporter en regardant mon nombril sans me préoccuper de l’autre ou en me préoccupant seulement « de l’autre », j’incarne la société qui m’a fait grandir. C’est une société centrée sur l’Ego qui doit gagner toujours plus (croissance infinie), être la/le meilleur(e) ou la/le plus belle/beau (compétition), sans s’occuper des autres (individualiste), ni de son environnement (prédateur/trice), où la notion de hiérarchie est prédominante (patriarchat)

Ce modèle ne peut porter les solutions de demain. Après avoir dépassé en juillet les limites planétaires, il s’essouffle et nous en voyons clairement ses limites, avec toutes les mises en demeure que nous envoie la planète cet été (« grands » feux multiples, sécheresses, manque d’eau, inondations, tempêtes en Corse..)

Les valeurs qui dicteront les comportements nécessaires à notre survie de demain sont donc, à l’inverse, ce que nous n’avons pas encore tenté! (cf citation de Henri Ford!): le bien commun (cf discours d’élèves de l’école polytechnique juin 2022), la sobriété heureuse (Pierre Rabhi), la collaboration, « être collectif », respecter la nature, le matriarchat.

Les conséquences de mes actes sont à considérer dans la perspective du « bien commun », à une heure où la planète rétrécit à vue d’oeil, et où le dérèglement climatique à un point A se répercute globalement.

Aujourd’hui Il est donc important de comprendre les conséquences de nos actes, à titre individuel et à titre collectif.

Seule une prise de conscience sur la conséquence de mes actes permettra de déclencher de nouveaux comportements.

Contempler (à l’image de Jean-Pierre Goux – One Home) la beauté de la planète, ensemble, admirer, être dans le présent de ce qu’elle nous offre au quotidien, la remercier, lui renvoyer notre amour.

Le changement passera par l’éthique ou ne passera pas.

Les comportements sont le résultat de valeurs culturelles ancrées dans l’inconscient collectif.

Pour avancer dans la vie, évoluer vers la sagesse, vers une éthique de sa pratique, de sa manière d’être à soi, aux autres, il est important de se pencher vers la « phrénésis », comme le disaient les grecs » La phrénésis concerne l’éthique de l’action. L’action que nous déroulons a nécessairement un impact sur l’autre, sur notre environnement proche, voir global, sur le temps plus ou moins long. Le changement n’est pas que climatique, il est aussi « clim’éthique »* Le changement passera par un repositionnement de notre éthique, socle porteur de notre système:

  • quelle éthique voulons-nous pour notre société, pour notre organisation?
  • qu’est ce qui est éthique aujourd’hui, ou qu’est ce qui n’est plus éthique aujourd’hui compte-tenu des limites des ressources planétaires, de la disparition d’espèces vivantes, des inégalités d’accès à l’énergie?

La crise est environnementale, sociale, globale. Ensemble, construisons un avenir avec ses règles adaptées aux exigences du moment, à la beauté de notre hôte Gaïa, en nous centrant sur ce qui nous rassemble.

Changer c’est compliqué, et ça fait peur: toute une histoire de deuil!

Dans un monde où la mort, la finitude n’a pas sa place, faire le deuil: c’est compliqué et ça fait peur!

Nous sommes englués dans nos réflexes (conditionnés souvent par notre éducation, notre culture, notre confort), nos croyances, nos pratiques, nos habitudes que je (et nous) avais (avions) avant cette conscientisation. Nos comportements étaient parfaitement « justifiés » par des situations antérieures, des contextes qui appartiennent au passé.

Aujourd’hui les contextes évoluent rapidement, et nous vivons des crises nouvelles qui s’enchaînent.

Elles nous heurtent, nous marquent, et nous font évoluer aussi. Les crises sont le giron d’opportunités créatives.

Pour y faire face, posons-nous les questions:

  • Qu’est ce qui, aujourd’hui, dans mon comportement, est/n’est plus adapté au contexte de la planète dans ma vie personnelle?
  • Qu’est ce qui, aujourd’hui, dans mon comportement, est/n’est plus adapté au contexte de la planète dans mon métier?
  • Qu’est ce que je peux changer?
  • Comment m’y prendre? Avec qui?

Ca n’est pas un exercice facile. Elisabeth Kübler-Ross a éclairé les différentes phases négatives par lesquelles nous passons tous quand nous rencontrons un évènement appelé « crise » (une crise est, par définition, un évènement auquel je n’ai jamais eu à faire face au préalable)

Les premières réactions face à la crise sont le déni. Il est courant et prend la forme de complotisme comme on a pu le voir récemment avec la période COVID. Il y a comme le refus de s’ouvrir sur ce qui naît. Les émotions suivantes sont courantes: sidération parfois, puis colère, marchandage avec la réalité, et tristesse…Il y a effectivement plus alléchant comme programme!

A l’aube d’une nouvelle ère, vient l’abandon nécessaire et coûteux de ce qui faisait notre confort. La remise en question de nos habitudes vers des comportements nouveaux est incontournable, si nous souhaitons épouser les contours de notre nouveau cadre.

Une fois la nouvelle situation acceptée, nous retrouvons la créativité, l’envie, la joie! La lune de miel avec la nouvelle situation a de nouveau la cote, et les émotions positives de partage, de créativité, de fierté nous remplissent!

Aller de l’avant, c’est « accepter » la nouvelle situation et « faire avec »

Aller de l’avant avec le dérèglement climatique, c’est accepter ce qui se passe, et adopter notre façon de vivre, de travailler, notre modèle, nos valeurs. Créer un futur souhaitable, c’est orienter nos choix vers le bien commun de notre vaisseau Gaïa.

« Choisir, c’est renoncer, et renoncer, c’est avancer » disait André Gide.

Et si je changeais de paradigme en disant: « Choisir, c’est accepter, et accepter, c’est avancer« ? *

Article écrit par Armelle Stoltz – Coach en entreprise, superviseure de coachs, « pour une empreinte humaine positive »

*Armelle Stoltz

**Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre

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